Camps d'hiver

«Avant chaque camp d’hiver, j’arrivais à peine à dormir tant la perspective de rejoindre les montagnes me réjouissait, moi l’enfant de la ville. Sans compter l’excitation de retrouver la neige! Un cocktail idéal de nature, jeux, aventure et camaraderie. Cette combinaison d’activités physiques et de rencontres m’enchantait au plus haut point, et la magie opère encore aujourd’hui.

Je me remémore avec plaisir les nombreux camps d’hiver que j’ai fréquentés en tant qu’élève, puis dirigés plus tard. Ces semaines blanches ont le parfum de moments privilégiés, hors du temps. Rétrospectivement je le sais: j’aime les camps, ces expériences qui m’ont permis de m’épanouir et de me développer en tant qu’homme.

Un jour, c’était une simple balade dans la neige fraîchement tombée, une autre fois, je me familiarisais avec les dangers des avalanches et les comportements adéquats à adopter. Un soir, nous étions les rois des «macaroni du chalet» et deux jours plus tard, nous servions, peu fiers, des pâtes ramollies et collantes. J’appréciais particulièrement la luge, tout comme le fait de découvrir de nouveaux engins de glisse. C’était toujours passionnant. Je peux affirmer aujourd’hui: grâce à ces camps, je suis devenu un bon spécialiste des sports de neige. De loin pas une évidence pour un citadin – nos possibilités étaient en effet restreintes, les occasions rares.

Une des particularités du camp, pour moi, réside dans le fait que les enseignants, les enfants, les adolescents et les étudiants se rencontrent et se découvrent sous un autre angle: dans un nouveau contexte, les personnes apprennent à mieux se connaître et cela crée des liens. A chaque fois, ce temps vécu ensemble a engendré une nouvelle dynamique de groupe dont les effets positifs se poursuivaient durablement en classe.

Les arguments développés dans ce thème du mois en faveur d’une planification commune – entre enseignants et participants – des camps d’hiver me convainquent pleinement. Il s’agit de saisir cette chance en tant qu’enseignant. Si la préparation semble plus compliquée, la réalisation ultérieure s’avèrera bien plus simple. Le camp se présente comme un projet commun dans lequel chacun investit des émotions qui se conjuguent pour galvaniser l’ensemble. L’apprentissage est authentique et vivant, car les participants discutent de contenus pratiques. La confrontation de ses propres valeurs avec celles des autres, ainsi que la prise en compte des impératifs de la nature sont au cœur des réflexions.

Quel meilleur cadre d’apprentissage que celui où la réussite de l’entreprise dépend de la concertation et de la prise de responsabilités de tous les acteurs?»

Andreas Steinegger, responsable Formation Jeunesse+Sport